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Dental Tribune Édition Française

L’augmentation spectaculaire de l’espé- rancedevie,quidépasse80ansdanslespays développés, nécessite d’étendre et de renfor- cer les mesures de prévention bucco-den- tairepourconserverlecapitaldentaireetpa- rodontal de nos concitoyens durant toute la vie. Cela nécessite également d’améliorer l’efficacité de la prise en charge des maladies liéesàlaplaquedentaire,lescariesetlesparo- dontites,maisaussid’autresaffectionsd’ori- gine non bactérienne plus liées au mode de vie,tellequelestraumaetlesérosionsdentai- res. Pour cela nous disposons aujourd’hui d’un ensemble de ressources biologique- mentadaptées,quel’onpeutregrouperdans leconceptthérapeutiqueglobaldemédecine bucco-dentairepréventiveetmicro-invasive, encoredénomméInterventionMinimale.Ce concepts’opposeàceluid’unedentisteriees- sentiellement chirurgicale et invasive. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, tout patient qui reçoit des soins res- taurateurs pour raison de carie développera denouvelleslésionsdansunavenirprochesi les facteurs de risque carieux ne sont pas gé- rés. Il se retrouvera alors pris dans la spirale des soins restaurateurs avec remplacements compulsifs et successifs, augmentation du volumedesrestaurationsàchaqueinterven- tionetavulsions(Figure1).Delamêmefaçon, la prise en compte des facteurs de risque des parodontites est essentielle pour préserver les structures parodontales et assurer une bonne prise en charge globale de nos pa- tients. En France, plus de 82 % des adultes souf- frent de maladies parodontales, et 50 % pré- sentent une perte d’attache sévère. Les ma- ladies parodontales constituent une pré- occupation quotidienne à l’échelon indivi- duel pour chaque praticien. Le contrôle de plaque associé à la prise en compte des fac- teurs de risque systémiques, locaux, com- portementaux, environnementaux est es- sentieltantdansl’établissementdudiagnos- tic et du pronostic que dans la sélection des thérapeutiques adaptées. Face à l’étiologie multifactorielle des parodontites et la grande diversité des formes cliniques ren- contrées, il est néanmoins possible de déga- ger des stratégies préventives simples et gé- nérales pour contrôler voir réduire le risque parodontal (Figure 2). « Traiter la maladie carieuse » implique forcément un changement de l’environne- ment oral. La prise en charge raisonnée de la maladie carieuse repose sur la correction de toutes les mesures qui jouent sur l’appa- rition et la progression du processus de dé- minéralisation. L’évaluation du risque ca- rieux individuel permet de déterminer les facteurs pathologiques et protecteurs et d’estimer le risque (faible, modéré ou élevé) qu’a le patient de développer de nou- velles lésions dans un avenir proche si au- cune mesure appropriée n’est mise en œu- vre. Cette démarche permet d’adapter les mesures préventives et thérapeutiques aux besoins du patient et de guider son éducation thérapeutique. En cariologie, la frontière entre la prévention et le traite- ment de lésions dites initiales, diagnosti- quées de plus en plus précocement, est mince.Simplequestiondedéséquilibre,un peu plus prononcé dans un cas que dans l’autre, entre les différents facteurs patho- logiques et protecteurs. Aujourd’hui, nous disposons de protocoles strictement non invasifs ou micro-invasifs permettant d’enrayer le processus carieux. Les tech- niques à la disposition des praticiens repo- sent sur trois grands principes : la reminé- ralisation, le scellement, préventif ou thé- rapeutique, et, le dernier-né, l’imprégna- tion résineuse de la lésion (Figure 3). Bien sûr, le praticien sera également conduit, en présence de pertes de substance, à recourir aux biomatériaux de restauration esthétiques et fonctionnels. La plupart des matériaux de restauration sont le plus sou- vent bio-inertes. Le recours à des matériaux bio-actifs, en mesure d’inter-réagir avec les milieux biologiques, apparaît de plus en plus commeunbesoinpourpréserverlestissuset lalongévitédesthérapeutiques.Àcôtédesci- mentsverresionomèrescapablesdejouerun rôle de « pompe à fluor » précieux dans les si- tuations de maladie carieuse active, les maté- riaux à base de silicate de calcium comme le 33Prevention Tribune Édition Française | Novembre 2011 CONFÉRENCE EN DIRECT Le point sur la médecine bucco- dentaire préventive et micro-invasive Responsable scientifique : Jean-Jacques LASFARGUES (Université Paris Descartes - Hôpital Bretonneau) Conférenciers : Sophie Doméjean, Philippe Bidault, Céline Gaucher, Pierre Colon, Franck Decup, Hélène Lafargue POINT SUR E122 DU SAMEDI 26 NOVEMBRE 9h00 – 15h Figure 1.Les mêmes causes produisent les mêmes effets :en l’absence de contrôle du risque carieux,les im- plants se multiplient tandis que les lésions carieuses continuent d’apparaître et de se développer. Figure 2.Contrôle de la santé parodontale par détartrage et surfaçage radiculaire. Figure 3.Inhibition d’une lésion carieuse proximale par infiltration résineuse avec Icon,DMG®.Tableau :les objectifs de la séance 122 (ADF 2011) 6 objectifs de pratique clinique quotidienne en médecine bucco-dentaire préventive et micro-invasive Évaluer rapidement et contrôler efficacement le risque carieux Évaluer rapidement et contrôler efficacement le risque parodontal Inhiber l’activité carieuse par reminéralisation, scellement ou infiltration résineuse Prescrire et utiliser un matériaux bioactif pour préserver la pulpe et prévenir les récidives carieuses Sélectionner et utiliser des procédures ultra-conservatrices de préparation et de restaura- tion Indiquer et réaliser avec succès des mini-restaurations adhésives en céramique Suite page 34