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Dental Tribune Édition Française

Dental Tribune Édition Française | Septembre 20116 Lalumièreestuncomposant essentieletin- contournabledubien-être,delaqualitédetra- vail et de la satisfaction de vos patients. La lu- mière c’est la vie. La lumière, c’est aussi le 1er instrument professionnel dentaire permet- tantl'acuitéetlafinessedevisionindispensa- bles à l’exercice de la dentisterie. Pourtant, l’éclairage suscite moins d’intérêt et d’atten- tion que le reste de l’équipement et de l’amé- nagement.Nousnousprécipitonschezl’oph- talmopourchangerdelunettes,chezleméde- cinpoursoulagerstressetmauxdetête,chez l’ostéo pour nous détendre le dos ou chez no- tre fournisseur pour changer tel ou tel maté- riel… alors que bien souvent la cause du pro- blème est juste un mauvais éclairage ! Nous avons listé pour vous les erreurs communes qui nous font tomber dans le piège de l’éclai- rageinadapté. Erreur 1 :traiter la question « éclairage » en dernier Le coût global d’une installation ou d’une rénovation, les contraintes de décoration ou d’aménagementfontrenvoyerleposteéclai- rage à la dernière place de la « To do list ». Résultat, on n’a plus de budget, de place, ou d’envie de s’y pencher. Et on tombe dans les pièges d’après... Erreur2:s’adresseràun électricienoutropsefierà sonarchitecte Même si ce sont de nobles professions, ni l’un ni l’autre n’est spécialiste en la matière pour gérer ce point essentiel de votre espace de vie. Tout comme on achète son pain à la boulangerie mais pas au moulin, ce n’est pas leprothésistequiprescrit,détermineetpose unbridgecomplet,maisledentiste.Fortlogi- quement, c’est l’éclairagiste qui est compé- tent pour l’éclairage, pas l’électricien (qui connecte) ni l’architecte (qui aménage). Ceci d’autant plus que ces derniers seront promptsàvous« conseiller »,entoutebonne foi ou plus sournoisement, des solutions qui les arrangent en réalité eux plus que vous : plus de marge sur le matériel qu’ils approvi- sionneront pour vous, moins de main d’œu- vre pour l’installation… Et surtout, ils n’ont aucune conscience de votre besoin réel pro- fessionnel… Erreur 3 :ne pas faire attention à la fonction respective de chaque éclairage Pour faire simple, côté salle de soins, la lu- mièreopératoiresertaudiagnosticetausoin quand la lumière générale sert à la recons- truction et à l’esthétique. L’éclairage du bu- reau doit permettre au praticien de se repo- ser entre 2 soins et de s’entretenir sereine- ment avec son patient d’un plan de traite- ment. Côté salle d’attente et couloirs, l’éclairage doit permettre d’accueillir le pa- tient dans des conditions agréables et dé- stressantes, tout comme la salle radio où le patientdoitrestersereinpournepasbouger. Etensalledestérilisation,ilfautbeaucoupde lumière pour assurer une très grande acuité visuellenécessaireaucontrôledelapropreté des instruments. Pourtant on tombe trop souvent dans le pièged’utiliserunelumièreagressivedanssa salle d’attente, insuffisante dans sa salle de stérilisation, trop froide pour le scialytique ou trop directe pour le plafonnier ! Avec à la clépatientsdifficilesàsoigner,erreursdedia- gnostic,mauvaisehumeuràlareprisedutra- vail. Erreur 4 :ne pas vérifier la réalité des caractéristiques techniques Couleur de lumière, IRC, luminance et éclairement, IP, facilité de nettoyage, désin- fection, sont très souvent avancés par les fa- bricantsetfournisseursdentairescommear- guments de vente. Ce sont effectivement des points fondamentaux pour déterminer si l’appareil correspond à votre besoin. Si cer- tains fabricants sont manifestement très au faitdelasciencedel’éclairage,d’autreslesont moins et n’hésitent pas à afficher des perfor- mances mensongères. Eclairagefacileànettoyer?Lestrousd’aéra- tion,lescoinsousurfacesànettoyerdifficile- mentaccessiblesvousdisentlecontraire.Lu- mière du jour pour de la LED ? Impossible, puisque la LED blanc-froid ne peut intrinsè- quement pas fournir un Indice de Rendu des Couleurs (IRC) suffisant. Homogénéitédel’éclairagedanslasallede soins ? si le plafonnier n’éclaire pas principa- lement indirectement (vers le plafond), ou si un contraste est provoqué par un écran ou unedécorationensonmilieu,celaestirréali- sable techniquement. Concrètement,que faut-il absolument éviter ? 1. L’éblouissement par vision directe de la source lumineuse. a. Ensalledesoins,d’attenteetdanslescou- loirs:pasdespotshalogènesencastrésni dedallesnéon« éclairantes »quilaissent voir les tubes : telles les lampes utilisées pour les interrogatoires de police, ils vrilleront les yeux des patients, les per- turbant dans leur lecture alors qu’ils de- vraient pouvoir écarter leur stress avant l’intervention dans une ambiance feu- trée. Un patient détendu est facile à soi- gner et fidèle. b. Mal positionner son scialytique : su- prême piège pour votre colonne verté- brale… le scialytique vous éblouit sour- noisement le coin de l’œil quand vous le positionnez mal : l’éblouissement pro- voqué vous incitera inconsciemment à détourner le regard en inclinant la tête dansunerotationdescervicalesquivous amènera en déséquilibre sur une fesse quelquesoitlesoinaveclequelvousavez choisivotresiègeopérateur.Necherchez pasplusloinl’originedecertaineslordo- ses ou céphalées. 2. L’éblouissement par contrastes entre zo- nes plus ou moins éclairées. a. Nousnelisonspasdanslapénombreen éclairant juste la ligne qu’on lit. C’est pourtant votre lot quotidien si vous êtes équipés d’un scialytique au spot non uniforme, car dans ce cas il n’é- claire pas uniformément la bouche : vous avez l’impression d’y voir des om- bres et passez votre temps à le « rerè- gler ». En fait, vous n’en avez pas cons- cience mais vous ajustez votre vue sur sa pointe d’éclairement : l’œil accom- modant spontanément sur la partie la plus éclairée. En bouche, une lampe opératoire trop « focalisée » crée un contraste gênant entre la zone où vous fraisez, trop éclairée, et les zones adja- centes moins éclairées. b. Vous ne vous imaginez pas non plus tra- vailler dans une caverne uniquement éclairée par un petit orifice situé dans la voûte ? Pourtant, si vous êtes équipé d’unplafonnierplusdirect(éclairantda- vantage vers le bas) qu’indirect, c’est vo- tre situation quotidienne. Plafond et murs sombres, zone de travail sur-éclai- rée,contrastesvousassurentunefatigue maximum due aux accommodations exagérées et répétées. c. Songez que votre assistante (où vous- même) parcourt l’espace couloir entre la salle d’attente et la salle de soins 25 fois par jour. S’il n’y a pas assez de lumière, il y a contrastes : les inconforts accumulés sont très fatigants et stressants. Il faut donc y gérer les différences d’éclaire- ment progressivement. 3. une quantité de lumière inadaptée à la destination de la pièce a. Dans la salle d’attente, trop de lumière empêcheravospatientsdesedétendre.Il en est de même dans votre bureau ou dans votre salle de repos, b. Dans la stérilisation, où une grande acuitévisuelleestnécessaireaucontrôle delapropretédesinstruments,votreas- sistante ne verra pas assez bien avec un éclairage insuffisant. Les conséquences d’un mauvais éclairage sont sans appel : une erreur de contrôle de propreté et le cycle de stérilisation est invalide. Et ce n’est pas le contrôle électronique qui vousledira,iln’estpaslàpour« voir »ce que votre assistante a laissé passer par manque de lumière. c. Dans la salle de soins, l’utilisation des puissances maximum du scialytique est à éviter car la réflexion de 80% de sa lu- mière sur les dents ira directement dans vos yeux. Attention alors aux LED blanc- froid pointées par l’ANSES et privilégiez les LED blanc-neutre. d. Evitez une lumière qui rend neurasthé- nique : un jour de brouillard où la lu- mière est pourtant bel et bien une « lu- mière du jour » vous déprimera parce qu’il y a peu d’éclairement (lux). C’est la même chose dans votre salle de soins : si votre « plafonnier » n’éclaire pas assez, c’est l’ambiance déprimante d’une salle dedissection ! Rappelez-vous, pluslalu- mière est froide, plus il en faut pour une ambiance agréable. 4. Se tromper sur la couleur de la lumière. a.Elle joue un grand rôle sur notre psy- chisme: depuis des millions d’années nous vivons au rythme du soleil. Ce ne sont pas 100 années d’électricité qui ont changé notre cerveau! Une lumière du matin/soir prépare au réveil/sommeil, et la lumière du plein jour incite à l’activité. C’est pour ça qu’on ne met pas le même éclairage dans notre salle de bains que dansnotresalon!Toutcommechezsoion utiliseunecouleurdelalumièreadéquate àcequ’onyfait,veillonsàprêterattention à bien gérer les couleurs de lumière selon lespiècesdesoncabinetdentaire. b. La couleur de la lumière permet aussi de jouersurcequ’onveutvoir.Aumêmeti- trequecertainsbouchersmettentenva- leur la viande en l’éclairant avec des am- poules rouges, le diagnostic et le soin doivent se faire sous une lumière met- PLANÈTE DENTAIRE La Lumière Dentaire, les pièges à éviter ! Photo:MikeTanC.T/shutterstock.com